Scara - Coopérative agricole céréalière Aube

NEWS

L’instabilité géopolitique s’étend. Alors que le conflit Ukraine-Russie se poursuit et que les parties cherchent une issue, l’embrasement au Moyen-Orient ne faiblit pas. D’autre part, la guerre civile au Yémen continue de s’enkyster avec des conséquences sur les flux maritimes. La politique américaine attire à elle toute l’attention en cette fin d’année, à quelques semaines de l’échéance des élections présidentielles. Son résultat aura de nombreuses conséquences pour les relations géopolitiques mondiales. Enfin, l’Europe dont la France sont en phase de stabilisation politique à la suite des nombreux suffrages ayant eu lieu au cours de 2024 (Parlement UE, régionales en Allemagne ou en Italie, législatives en France, etc…).


Côté économie mondiale, la recherche de la stabilisation est également le maître-mot. La croissance globale se stabiliserait ainsi à 2,6 % en 2024, pour la 1ère fois en trois ans. Les taux directeurs des différentes banques centrales restent élevés dans l’ensemble et, même si celles des pays développés les assouplissent, celles des pays en voie de développement ou celles des pays les moins avancés font montre d’une grande prudence face à des risques géopolitiques nombreux. L’instabilité politique pèse particulièrement.


BLÉ :

Tendance de fond à la lourdeur cette année pour la céréale la plus échangée au monde. En effet, les bilans prévisionnels font état d’un alourdissement significatif sur la campagne 2024/2025 vs 2023/2024 avec une production de 1,1 %, légèrement en-dessous des 800 Mt. Le continent américain ainsi que le Sud-Est asiatique ou encore l’Australie voient leurs bilans s’étoffer d’une année sur l’autre. En parallèle, l’Europe continentale et la Russie perdent du disponible de manière significative sans compenser pour autant les excédents dans le reste du monde. Côté importateurs, la stabilisation des productions dans les pays du Nord de l’Afrique ainsi qu’au Moyen-Orient, sur des niveaux importants leur permet d’entrevoir la campagne en cours avec des besoins d’importer moindre qu’en moyenne.


En ce qui concerne les perspectives 2025/2026, les inquiétudes météorologiques liées à un excès d’eau en Europe de l’Ouest, ou à une sécheresse en cours sur le bassin Mer Noire, sont de nature à interroger sur les emblavements et donc sur les potentiels de production.


ORGE :



Les bilans sur le marché mondial de l’orge se repliait de -20 % par rapport à 2023/2024 d’après le département de l’agriculture US (USDA). Cette baisse des stocks de fin se trouvait justifiée par une stabilisation de la production (142,9 Mt) largement dépassée par une augmentation de la consommation (+3,8 %), notable dans l’UE (+6,7 %), dans le sous-continent asiatique (+4 %) ou encore dans les pays du Moyen-Orient. Côté valeurs, l’orge fourragère est fortement décotée par rapport au blé, en faisant une céréale de choix pour les débouchés feed. A noter cependant qu’en France, les PS s’affichent à des niveaux faibles, limitant l’intérêt pour l’origine sur le marché européen. Les volumes brassicoles s’élèvent autour de 30 Mt dans le monde, dont 43-45 % produites en Europe. En France et Allemagne, les volumes sont à la baisse, partiellement compensés par le UK, le Danemark et la Suède. Dans ce contexte, les primes brassicoles, escourgeons ou orges de printemps, restent bien tenues avec un spread entre les deux qui tourne autour des 15 € sur la R24 et la R25.

MAÏS :


La 1ère céréale du monde (en volume) voit sa production se stabiliser d’une campagne sur l’autre (-0,7 %). Des replis sont à signaler du côté de l’Ukraine ou de la Russie (-19 %) du fait de la sécheresse ayant sévit tout au long du cycle de développement sur la zone. Ils seraient partiellement compensés par des hausses prévisionnelles au Mexique (+6 %) ou en Afrique du Sud (+27 %). A noter que la récolte encore en cours en Europe de l’Ouest laisse à penser que des révisions à la hausse de la production pourraient survenir, pesant sur les valeurs de la céréale jaune.


OLÉAGINEUX :

Les potentiels volumes produits en graines oléagineuses dans le monde semblent indiquer un alourdissement global des bilans avec des hausses des productions de palme (+2,4 %) et surtout de soja (+8,5 %). Le recul en tournesol (-6,1 %) notamment porté par les origines russes et ukrainiennes n’inverse pas la tendance sur les stocks de fin toutes graines oléagineuses, largement alourdis (+14,3 %). En effet, malgré une consommation soutenue par la trituration, celle-ci n’absorbe pas la totalité de l’excédent. Côté valeurs, la tendance reste donc lourde mais pourrait être soutenue ponctuellement selon les rétentions marché, les retards récolte et la météo sur les zones de production soja.