MOISSON 2024 : UNE CAMPAGNE SOUS LES NUAGES
La moisson 2024 restera dans les mémoires, mais pas pour les bonnes raisons. Cette récolte a été fortement marquée par des conditions météorologiques difficiles, affectant à la fois les rendements et la qualité des cultures. La pluie persistante et le manque de lumière ont pesé lourd sur l’ensemble du cycle des cultures, entraînant des résultats en baisse par rapport aux années précédentes.
La collecte totale est en baisse de 30 % par rapport à la moisson 2023. Cette forte baisse s’explique par des rendements réduits de 15 à 25 % par rapport à l’année précédente, affectés par les conditions météorologiques extrêmes.
UN CLIMAT DÉFAVORABLE
Le climat a joué un rôle central dans la campagne 2024. La pluviométrie élevée et les températures douces ont favorisé le développement de maladies, notamment la septoriose dans les blés, tandis que le manque de rayonnement solaire a perturbé la photosynthèse, impactant la fécondation et le remplissage des grains.
Les interruptions fréquentes dues aux orages ont aussi retardé la moisson, compliquant davantage la situation pour les agriculteurs. Les premières battues ont débuté en juillet dans les escourgeons, mais l’humidité persistante des sols a retardé le plein démarrage. Après plus de huit mois de pluies quasi incessantes et des orages réguliers, les agriculteurs ont vu leurs parcelles gorgées d’eau et il était souvent impossible d’entrer dans les champs.
DES RENDEMENTS GLOBALEMENT EN RECUL
Les rendements ont affiché un net recul dans la plupart des cultures. En escourgeon, les récoltes se sont avérées inférieures aux attentes, avec des résultats souvent hétérogènes selon les parcelles. En moyenne, les rendements des escourgeons étaient en baisse de 18 % par rapport aux cinq dernières années et ceux d’orges de printemps ont creusés encore plus l’écart avec 23 % en moins par rapport aux cinq dernières années.
Cette tendance à la baisse a également touché d’autres cultures. En blé, les résultats ont été également préoccupants, avec des rendements en baisse de 15 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
DES QUALITÉS VARIABLES : PS FAIBLES, PROTÉINES SATISFAISANTES
Sur le plan qualitatif, la moisson 2024 a révélé des disparités importantes entre les cultures. Si les protéines des blés se sont maintenues à un niveau satisfaisant autour de 11,8 %, le poids spécifique (PS) à 73 en moyenne, inférieur aux normes commerciales à 76, a été un problème récurrent.
Les orges, ont montré des résultats corrects en termes de protéines (11 % en moyenne) et de calibrage (85 pour l’escourgeon et 77 pour l’orge de printemps), mais les poids spécifiques (PS) à 63,7 en moyenne pour l’escourgeon et 57,5 pour l’ogre de printemps a également souffert des conditions climatiques.
Le colza, en revanche, a montré des résultats encourageants, avec une amélioration progressive des rendements au fur et à mesure de la campagne. Le taux d’huile, essentiel pour cette culture, est resté à un bon niveau, ce qui laisse entrevoir des perspectives plus positives pour cette production.
Dans l’ensemble, l’année 2024 s’annonce comme un exercice à oublier pour de nombreux producteurs, confrontés à une météo capricieuse qui a impacté la qualité et la quantité des récoltes.
RÉSILIENCE ET ADAPTATION
Malgré de nombreux défis, la Scara a su adapter son organisation pour tirer le meilleur parti des fenêtres météorologiques, parfois très courtes, qui s’offraient. La capacité de la coopérative à réagir rapidement face aux interruptions a été un facteur déterminant de réussite. En quelques jours seulement, les équipes ont su mobiliser leurs efforts pour avancer dans les récoltes, malgré des conditions météorologiques imprévisibles. Le soutien aux adhérents, associé à une organisation efficace, a permis de gérer au mieux les contraintes imposées par la météo.